L’engagement de la CGT pour défendre le personnel en situation de handicap
La communication officielle : une fausse belle histoire
Avec 14 000 postières et postiers en situation de handicap et seulement 199 recrutements externes, La Poste se félicite d’être le premier employeur de personnes en situation de handicap en France. Elle indique que le handicap est un facteur de performance (?) de l’entreprise. La CGT interroge toujours la réalité de ce que vivent les salariés.
Le bilan social pour 2022 indique 620 licenciements pour inaptitude physique, avec une progression de 405 % en 6 ans ! Sur les 685 départs à la retraite, combien sont anticipés et contraints par le handicap ? Comment La Poste s’assure que ses organisations de travail n’usent pas prématurément les corps ? Quid des 468 demandes de reconnaissance de maladies professionnelles et de l’absentéisme massif (en 2022 : l’équivalent de 21 605 personnes à temps plein !). A chaque fois, la CGT déconstruit la communication officielle et alerte
La négociation de l’accord handicap et le respect de sa mise en œuvre
En 2023, la CGT a signé l’accord en faveur de l’emploi des personnes en situation de handicap. L’essentiel reste à faire : le respect de sa mise en œuvre. La Poste délègue aux acteurs locaux. Il y a 2 ans, 20% des personnels en situation de handicap (2800 personnes) indiquaient ne pas être satisfaits de leur situation de travail !
Une organisation CGT qui agit sur tous les niveaux
La CGT est organisée avec un syndicat dans chaque département et un réseau
de plus 14 000 syndiqués et militants.
C’est une force précieuse quand La Poste ne respecte pas le code du travail et ses obligations. En particulier l’article L4121-1 : « L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs ». Cet impératif doit passer avant les objectifs financiers. Lorsqu’un syndicat départemental est localement dans une situation de blocage, c’est le référent national handicap CGT qui intervient directement auprès des directions handicaps.
Face au déni des réalités vécues, la CGT avance avec méthode, fait l’inventaire des actions menées pour l’obtention d’un poste adapté, des difficultés ou des entraves constatées. En recrutant une personne en situation de handicap, comment les managers peuvent-ils faire de la productivité sans avoir de moyens supplémentaires ? Généralement, la charge de travail supplémentaire se reporte sur les collègues déjà bien occupés. La CGT se bat pour que chacun puisse avoir les moyens de bien faire son travail. C’est la meilleure façon de rester en bonne santé.
L’attention des personnes en difficulté dans leur travail
Pour la CGT, c’est la relation humaine qui prime. Isolée, toute personne en difficulté à un moment de sa carrière a besoin d’être écouté pour retrouver du pouvoir d’agir.
Ce n’est pas avec une gestion par tableau Excel ou avec des communications euphoriques que les postières-iers se sentent considérés. Il s’agit de sécuriser les personnes dans leur place dans l’entreprise et éviter leur isolement progressif. La CGT soutient et accompagne activement les agents qui en ont besoin.
Avec la fiche de situation et la fiche de suivi de l’accord handicap, nous structurons notre action sur la réalité des faits. Ces 2 documents permettent l’analyse des contradictions et du double discours : faire de la productivité sans tenir compte du handicap dans la charge de travail. Nous identifions les blocages et les refus dans les faits de mettre en œuvre les orientations de l’accord Handicap.
Si le besoin s’en fait sentir, la CGT n’hésite pas à soutenir un salarié qui prend conseil auprès d’un avocat pour faire reconnaitre ses droits.
Une bataille au quotidien qui donne des résultats
Chaque résultat obtenu a un impact positif pour l’ensemble du personnel. C’est empêcher que les objectifs financiers passent avant la santé des postiers. Pour la CGT, c’est en luttant individuellement et collectivement qu’on se fait respecter.
Voici quelques exemples :
- 3 collègues à mi-temps sur la période 2019-2022 ont eu la régularisation d’une prime de compensation (36 000 € au total).
- Françoise en dispense d’activités depuis 4 ans malgré des recherches actives a enfin obtenu un poste administratif avec la formation bureautique nécessaire.
- Jeanne, 58 ans, articulations usées, a obtenu un allègement de sa tournée
de factrice
- Karim a contesté l’avis médical d’inaptitude à tout poste et obtenu aux prud’homme
de faire une contre-expertise médicale pour sa réintégration.